Résultats de la plénière du GAFI, 23-25 octobre 2024

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English

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Plenary Meeting

February 2024 FATF Plenary visual

Paris, le 25 octobre 2024 -

La première plénière du GAFI sous la présidence d'Elisa de Anda Madrazo, du Mexique, s'est achevée aujourd'hui.

Des délégués du réseau mondial du GAFI, comptant plus de 200 juridictions, et des observateurs d'organisations internationales ont participé à trois jours de discussions sur des questions clés liées au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme et au financement de la prolifération.  

Le GAFI a franchi une étape importante en adoptant les deux derniers rapports d'évaluation du quatrième cycle d'évaluations du GAFI, l'évaluation de la République argentine (Argentine) menée conjointement par le GAFI et GAFILAT et l'évaluation du Sultanat d'Oman (Oman) menée conjointement par le GAFI et le GAFIMOAN. Le GAFI va maintenant se concentrer sur son nouveau cycle qui permettra de mener des évaluations mutuelles plus ciblées et se concentrant davantage sur les risques. 

Le GAFI a retiré le Sénégal de sa surveillance accrue à la suite d'une visite sur place réussie et a mis à jour ses déclarations sur les « juridictions à haut risque et autres juridictions surveillées ». 

Les membres ont convenu de publier des propositions de révision des normes à des fins de consultation publique. Ces propositions découlent de l'accent mis par le GAFI sur l'inclusion financière. Le GAFI a également adopté de nouvelles lignes directrices sur les évaluations nationales des risques afin d'aider les pays à comprendre les risques de financement illicite auxquels ils sont confrontés.  

Pour la première fois, deux juridictions - les îles Caïmans et le Sénégal - ont été invitées à participer à la plénière et aux groupes de travail du GAFI en tant qu'invités. Cela représente un progrès significatif pour le GAFI qui a pour priorité d'accroître son inclusivité et d'élargir la diversité des perspectives en son sein.

Le GAFI a également discuté des modifications des normes relatives aux systèmes de paiement transfrontaliers et a accompli des progrès sur les travaux visant à identifier les plus récents risques de financement du terrorisme et de financement de la prolifération. Le GAFI a également entamé un projet de révision de ses processus afin de s'assurer que les pays n’utilisent pas les exigences du GAFI pour restreindre les activités des OBNL.  

Les membres ont indiqué l’importance de l'examen horizontal de la conformité technique des EPNFD en matière de corruption afin de soutenir les réformes nécessaires. Le GAFI a décidé de poursuivre la discussion sur le suivi à apporter à ce rapport lors de sa prochaine réunion. 

La suspension du statut de membre de la Fédération de Russie est maintenue (voir la déclaration de février 2024). 

S'appuyant sur l'initiative « Les femmes au GAFI et dans le réseau mondial » (FGRM) lancée pendant la présidence de Singapour, la plénière a examiné des propositions visant à renforcer la diversité et l'inclusion dans l'ensemble du réseau mondial. 

Conformité aux normes du GAFI

Juridictions à haut risque et autres juridictions surveillées

Juridictions faisant l'objet d'une surveillance accrue

Les juridictions faisant l'objet d'une surveillance accrue travaillent activement avec le GAFI pour remédier aux déficiences stratégiques de leur régime de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération. Lorsque le GAFI place une juridiction sous surveillance accrue, cela signifie que le pays s'est engagé à mettre en œuvre un plan d'action pour remédier rapidement aux défaillances stratégiques identifiées dans les délais convenus.  Lors de cette plénière, le GAFI a ajouté l'Algérie, l'Angola, la Côte d'Ivoire et le Liban à la liste des juridictions faisant l'objet d'une surveillance accrue.

Juridictions ne faisant plus l'objet d'une surveillance accrue 

La plénière du GAFI a félicité le Sénégal pour les progrès significatifs qu'il a réalisés afin de remédier aux défaillances stratégiques en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération (LBC/FT/FP) précédemment identifiées au cours de son évaluation mutuelle. Le Sénégal a achevé son plan d'action visant à résoudre les défaillances stratégiques identifiées dans les délais convenus et ne sera plus soumis au processus de surveillance accrue du GAFI. 

Le Sénégal continuera à travailler avec le GAFI et le Groupe d'action intergouvernemental contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l'Ouest (GIABA), dont il est membre, afin de poursuivre le renforcement de ses dispositifs de LBC/FT/FP.

Juridictions faisant l'objet d'un appel à l'action

Le GAFI identifie les pays ou juridictions présentant de graves défaillances stratégiques dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération. Ces juridictions font l'objet d'un appel à l'action pour protéger le système financier international. 

 

Rapports d'évaluation mutuelle de l'Argentine et d'Oman

Le GAFI a examiné et adopté le rapport d'évaluation mutuelle conjoint GAFI-GAFILAT de l'Argentine. Ce rapport évalue l'efficacité des mesures prises par le pays pour lutter contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération, et leur conformité avec les Recommandations du GAFI. La plénière a conclu que l'Argentine a amélioré son cadre de LBC/FT/FP depuis sa dernière évaluation mutuelle en 2010 et démontre certaines forces dans la coopération nationale et la coordination entre les agences. Cependant, l'Argentine doit améliorer l'efficacité de l'ensemble de son dispositif de LBC/FT/FP, en particulier en ce qui concerne les sanctions financières ciblées liées au financement de la prolifération.  L'Argentine doit également mieux comprendre les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme auxquels elle est confrontée, en particulier le blanchiment issu de la corruption et par le biais de services financiers informels, et augmenter les poursuites pour ces infractions conformément à son profil de risques. L'Argentine devrait également renforcer le contrôle et la réglementation de certains secteurs.  

La plénière a également examiné et adopté l'évaluation d’Oman, menée conjointement par le GAFI et le GAFIMOAN. Elle a conclu qu'Oman a considérablement amélioré son dispositif de LBC/FT/PF au cours des dernières années, avec une conformité technique solide. Oman a pris des mesures positives en ce qui concerne l'utilisation du renseignement financier, la coopération internationale aux fins de la lutte contre le financement du terrorisme et la mise en œuvre de sanctions financières ciblées relatives au financement de la prolifération. Toutefois, Oman devrait intensifier ses efforts pour parvenir à une plus grande efficacité, notamment en approfondissant la compréhension de ses risques de blanchiment d'argent, en renforçant les enquêtes et les poursuites en matière de blanchiment d'argent conformément à ses risques et en améliorant la confiscation des produits de la criminalité. Oman devrait également prendre des mesures pour empêcher l'utilisation de personnes morales à des fins criminelles et renforcer le contrôle fondé sur les risques.

Le GAFI publiera les deux rapports une fois que l'examen de la qualité et de la cohérence du GAFI sera achevé.

Questions relatives au statut de membre 

La suspension du statut de membre de la Fédération de Russie est maintenue. Suite aux déclarations publiées depuis mars 2022, le GAFI réitère que toutes les juridictions doivent être vigilantes face aux risques actuels et émergents liés au contournement des mesures prises à l'encontre de la Fédération de Russie afin de protéger le système financier international.

Initiatives stratégiques

Évaluation nationale des risques

L'approche fondée sur les risques est au cœur des recommandations du GAFI et des mesures efficaces pour s'attaquer aux billions de dollars de flux financiers qui alimentent la criminalité et le terrorisme.  L'évaluation des risques est essentielle pour qu'un pays puisse identifier, évaluer et comprendre les risques auxquels il est confronté, afin d'orienter ses ressources là où elles auront le plus d'impact.  

Le GAFI a révisé ses lignes directrices pour une évaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux afin de refléter les expériences et les enseignements qu'il a tirés depuis 2013, date à laquelle les lignes directrices ont été publiées pour la première fois.  Les lignes directrices aideront les pays, et en particulier les pays à faible capacité, à comprendre et à atténuer leurs risques de financement illicite.  Les lignes directrices reposent sur l'expérience de plus de 90 pays à travers le réseau mondial du GAFI, confrontés à différents risques, défis et niveaux de capacité. 

L'inclusion financière et l'approche fondée sur le risque 

Lors de cette plénière, les membres ont convenu de publier, à des fins de consultation publique, des propositions de révision des normes du GAFI (principalement la recommandation 1 sur l'évaluation des risques et l'application d'une approche fondée sur les risques) afin de soutenir l'inclusion financière.  

Ces travaux ont été menés à la suite du rapport du GAFI sur l'atténuation des conséquences involontaires des normes du GAFI, qui a conclu que la flexibilité envisagée dans le cadre de l'approche fondée sur les risques du GAFI n'est pas pleinement utilisée.  Les révisions visent à encourager les pays à autoriser des mesures simplifiées, le cas échéant, lorsque les pays évaluent que les risques sont moindres.  

Le GAFI a pour objectif de finaliser ces révisions et les lignes directrices à l'appui de ces travaux en 2025.

Coopération au sein du réseau mondial

Sous la présidence mexicaine, le GAFI a pour objectif d'accroître la voix et la participation des ORTG aux travaux du GAFI et de renforcer la cohésion du réseau mondial. Cette semaine, le GAFI a réalisé des progrès significatifs sur cette priorité. 

Tout d'abord, les membres ont convenu de renforcer leur soutien aux organismes régionaux afin de favoriser des évaluations cohérentes et de grande qualité dans l'ensemble du réseau mondial. 

Deuxièmement, le président du GAFI a lancé une nouvelle initiative en invitant deux juridictions, le Sénégal et les îles Caïmans, à participer plus activement aux travaux du GAFI et à promouvoir un engagement plus poussé dans la région. Cette initiative vise à élargir la diversité des perspectives au sein du GAFI, en couvrant les régions du monde où peu de membres du GAFI sont impliqués en tant que membre conjoint de l’organisme régional concerné. Les invitations aux juridictions sont d'une durée d'un an, par rotation. 

Travaux en cours et nouveaux projets 

Les délégués ont entendu des mises à jour sur les travaux en cours, notamment sur les révisions des normes du GAFI pour refléter l'évolution des systèmes de paiement transfrontaliers et les changements dans les normes de l'industrie, ainsi que les travaux sur la mise à jour complète des risques de financement du terrorisme. Le GAFI travaille également sur un projet qui aidera à détecter et à prévenir l'exploitation sexuelle des enfants en ligne, un crime qui a connu une augmentation significative et qui cible les membres les plus vulnérables de notre société.  Le projet du GAFI se concentrera sur les transactions financières et les indicateurs permettant d'identifier les comportements suspects et de protéger les enfants du monde entier.

Les membres du GAFI ont officiellement entamé de nouveaux travaux, notamment un projet dans lequel collaborent des experts en matière de protection des données et de la vie privée, le secteur privé et d'autres partenaires internationaux et portant sur le partage d'informations compatible avec les différentes règles nationales en matière de LBC/FT/FP et de protection des données et de la vie privée.   Le GAFI a également entamé un projet de révision de ses procédures afin de s'assurer que les pays n’utilisent pas les exigences du GAFI pour restreindre les activités des OBNL. 

L'initiative « Les femmes dans le GAFI et le réseau mondial » (FGRM)

La plénière a fait le point sur les mesures prises pour améliorer la parité des sexes au sein du GAFI et a examiné d'autres propositions visant à renforcer ce travail. Le GAFI lancera un deuxième programme de mentorat pour renforcer l'inclusivité et la diversité au sein du GAFI et du réseau mondial, en s'appuyant sur l'initiative FGRM sous la présidence de Singapour.